On ne peut pas présenter le Stade Mézois, créé en 1949, sans évoquer son glorieux aîné, l’Olympique de Mèze, né en 1912. Ce club avec ses années de gloire (1936 à 1940 notamment) connut son apogée au cours de la saison 1938-39, au cours de laquelle il fut sacré Champion de Promotion du Sud-Est. Pour parvenir à ce titre, il fallut terminer d’abord en tête du District du Languedoc (celui de l’Hérault n’existait pas encore), puis, en matches éliminatoires, affronter les vainqueurs des autres groupes de la Méditerranée. Après avoir battu, en quart de finale Perpignan, puis Vergèze en demi-finale, l’Olympique de Mèze s’imposait en finale sur le terrain d’Uzès, face à Avignon. Un véritable évènement pour toute la population Mézoise. Mais faute de mécènes et de recettes, ce club finit malheureusement par se brûler les ailes au soleil de la gloire, à la fin de la saison 1948-49.
Dans la foulée, en partant sur de nouvelles bases, des anciens de l’Olympique entourés par de nouveaux dirigeants, dans un grand élan de solidarité prirent le relais et créèrent le Stade Mézois.
Nous sommes en 1949. Pour sa première année d’existence et après une saison de balbutiements, le Stade Mézois doit suspendre ses activités. L’Athlétic Club de Mèze permet la saison suivante aux joueurs locaux de continuer la pratique du football en Championnat FSGT. Et le Stade Mézois peut repartir en 1951, pour une nouvelle aventure qui, cette fois sera la bonne.
C’est le début d’une longue marche en avant, avec, dès la fin de la première saison un titre de Champion de quatrième série obtenu sur Poilhes par 4 buts à 2.
1952-53 : l’équipe qui évolue en troisième série va encore monter d’un cran et accède à la deuxième série, puis à la première série la saison suivante, soit trois accessions en trois saisons.
En 1957, le Stade Mézois acquiert le droit de jouer en Promotion d’Honneur, qui à cette époque, regroupait les meilleures équipes régionales. En effet, au-dessus on trouvait la Division d’Honneur, puis le CFA, et les équipes professionnelles.
C’est au cours de la saison 1959-60 que le club va connaître des moments particulièrement riches en émotions.
Dès le début du championnat on sait que deux équipes vont se disputer la montée en Division d’Honneur. Le RC Agde et ... le Stade Mézois. Après une saison acharnée et tendue arrive la dernière journée avec la rencontre Agde-Mèze. Mèze possédant un point d’avance sur Agde, un nul suffit donc et le Stade Mézois le réussit (0 à 0). Le 22 mai 1960 fut un dimanche inoubliable. La liesse s’était emparée de la cité qui fêta dignement ses footballeurs. Mais il fallut rapidement déchanter, le RC Agde récupérant sur tapis vert, une dizaine de jours après la fin du championnat, deux points perdus sur le terrain face à Paulhan, à la suite d’un problème de qualification d’un joueur de ce club. Les Mézois dépités, eurent le sentiment d’avoir été victimes d’une grande injustice, à l’issue d’une saison exemplaire : 17 victoires, 2 nuls et seulement 3 défaites.
La saison suivante les stadistes terminèrent encore à la seconde place. Mais c’est en Coupe du Languedoc qu’ils allaient faire vibrer leurs supporters. Après avoir éliminé Creissan, les réserves de l’AS Béziers, Vendémian, puis l’US Lodève, ils échouèrent en finale contre l’équipe réserve du SOM composée de joueurs ayant évolué en équipe première du grand club montpelliérain, une équipe qui n’avait encaissé que ... 3 buts au cours de la saison.
Mais à la suite de ces deux grandes saisons, les joueurs font l’objet de convoitise de la part des plus grands clubs régionaux, et, peu à peu, le Stade Mézois va perdre son standing et connaître des années difficiles. Un rayon de lumière, toutefois, dans la grisaille. Les Juniors vont remporter la Coupe du Languedoc en 1963 ; la seule équipe du club à avoir inscrit son nom sur les tablettes.
Après la période exceptionnelle du début des années 60, suivit la traditionnelle période de transition. Mais à partir de 1966-67, le Stade Mézois entreprit son retour vers l’élite départementale (Promotion d’Honneur) où il va rester plusieurs saisons, avec un titre de Champion de PHB en 1983 et l’accession en PHA. Champion de PHA en 1987, le club ne peut toutefois pas accéder à la Division d’Honneur Régionale, étant en infraction avec le statut de l’arbitrage. Ce sera chose faite dès la saison suivante. S’étant mis en règle et, chose exceptionnelle, ayant remporté pour la deuxième saison consécutive le titre de PHA, c’est la montée en DHR.
Un deuxième évènement d’importance marque cette période, avec l’abandon d’un terrain considéré, pendant plus d’un demi-siècle comme le temple du football mézois : le célèbre terrain des Lions. Le complexe des Sesquiers, avec ses terrains de jeux recouverts d’une magnifique pelouse va prendre la relève.
Le Stade Mézois poursuit sa progression. Champion de DHR en 1992, avec, cerise sur le gâteau, le challenge du Fair-Play, il accède à la DHE, l’élite régionale.
Mais, comme son glorieux prédécesseur, l’Olympique de Mèze, les moyens financiers ne couvrant pas les dépenses engagées, les avoirs du club fondent comme neige au soleil. L’entraîneur et plusieurs joueurs vont chercher fortune ailleurs. Le Stade Mézois, après avoir dû subir quelques tempêtes, fait face à l’adversité et poursuit la route, dans un nouveau processus de transition.
Aujourd’hui en PHA, le club se bat pour retrouver le niveau régional. Rien ne sera facile, tous les membres de l’association en sont conscients, mais il faut avoir confiance. Le Stade Mézois a progressé en profondeur et s’est structuré.
Il compte aujourd’hui 19 équipes et près de 300 licenciés contre 13 équipes et 215 licenciés au moment de son 40ème anniversaire en 1989. Depuis cette date, le club a mis en place une Ecole de Football qui a reçu en 2007 le Label Qualité de la Fédération Française de Football. Cette structure composée d’éducateurs pratiquement tous diplômés, car c’est un souhait du Comité Directeur, organise des tournois en salle, des stages pendant les vacances scolaires, sans oublier, bien sûr, le Tournoi de Pentecôte, un des plus importants de la Région. Tout cela naturellement en plus d’un travail de formation et d’encadrement d’équipes, au quotidien. Plusieurs joueurs issus de cette Ecole de Football ont fait partie de sélections du District ou de la Ligue. Certains ont rejoint des Centres de Formation ou ont évolué dans des clubs huppés comme, par exemple Montpellier Hérault ou le FC Sète.
C’est pourquoi le Stade Mézois restera, nous en sommes persuadés, une véritable institution au sein de la Ville de Mèze, non seulement pour les amoureux du ballon rond, mais aussi pour toute la population.
Nous le devons à tous ces anciens qui, pendant plus d’un demi-siècle, se sont battus pour que vive le Stade Mézois, et, à travers lui, le football local.
Il s’agit pour nous tous d’un véritable devoir de mémoire.
Gérard MARSAL
Membre depuis 1979
Nota : Ce texte a été réalisé à partir d’un remarquable travail de recherches réalisé par Christian JEANJEAN, un ancien du Stade Mézois, à l’occasion des 40 ans du Club.
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